Petite introduction sur le Baji Quan

Une petite note sur le Baji Quan, que nous étudions à l’Académie de Kung Fu des Aravis.
Le Baji Quan (boxe des huit directions : 八極拳 ou 八极拳 en caractères simplifiés), appelé également Kaimen Baji Quan (開門八極拳 boxe des huit directions d’ouverture des portes)est un style très ancien du nord de la Chine, puisant ses origines dans le comté de Cang (i.e. CangXian 滄縣) de la province du Hebei (河北). Ce comté est célèbre dans toute la Chine pour la pratique des arts martiaux, les habitants du CangXian ayant la réputation d’être de redoutables combattants, comme en témoignent divers dictons populaires tels que : « Les oies qui survolent le CangXian perdent leurs plumes », « Personne n’ose lancer une flèche vers le CangXian » ou encore « Si tu vas au CangXian pour te battre et que les hommes sont aux champs, les femmes seront heureuses de relever ton défi ».

la transmission du Bajiquan est restée longtemps confinée à la province du Hebei et ce n’est qu’au début du 20ème siècle que ce style s’est peu à peu répandu vers le reste de la Chine, puis vers l’occident. A l’origine, le Baji Quan était enseigné conjointement avec un autre style, le PiGua Quan (劈掛拳 poing qui fend et écarte), au sein d’un même système. Ainsi, il est souvent difficile de distinguer l’histoire des deux styles et leur lignée respective.
Malgré les divergences qui existent au sein du style, les différents courants du Baji Quan forment un ensemble très cohérent dont les mouvements sont immédiatement identifiables. Les déplacements du Baji Quan ont pour particularités de s’inspirer de ceux du tigre et de l’ours et allient puissance et rapidité. Les positions adoptées sont souvent basses et stables, les mouvements « acrobatiques » étant proscrits. Par ailleurs, on utilise toutes les parties du corps pour frapper : pieds, genoux, poings, épaules, dos, hanches, et utilisation fréquente des coudes. Le BajiQuan est résolument un style de combat à courte distance (corps à corps) avec un usage fréquent de projections et de frappes ou torsion sur les articulations, cette caractéristique ayant valu à ce style le surnom de « style des gardes du corps ».
Il faut dire que parmis les récents experts en Baji Qan, on trouve Liu YunQiao , ancien gradé de l’armée chinoise qui devint entraîneur de la garde personnelle du président Taiwanais Chiang KaiChek , ainsi que Huo DianGe (霍殿閣) qui devint le garde du corps de PuYi (溥儀), le dernier empereur Qing.
Une des caractéristiques principales du Baji Quan est également de faire usage de frappes « explosives », afin de favoriser la projection d’énergie interne (FaJing). Ces mouvements font appel à la force du corps et pour obtenir une efficacité maximale, nécessitent une parfaite coordination entre les différents membres ainsi qu’une totale décontraction entre les frappes. Sur ce point, le Baji Quan présente certaines similitudes avec le Taiji Quan de style Chen .